Tribune : la bande-annonce pour le prochain quinquennat ?
Tribune : la bande-annonce pour le prochain quinquennat ?

(par Sven Franck et Fabiola Conti, co-président et co-présidente de Volt France)
> Le gouvernement a présenté un programme peu inspiré pour le prochain quinquennat.
> Des solutions pour notre démocratie malade et le changement climatique ne sont pas au rendez-vous.
> Comment pouvons-nous être nationalistes et pro-européens en même temps ?
Le 7 juillet 2022
Hier, Elisabeth Borne a tenu son premier discours à l'Assemblée nationale pour présenter les priorités du gouvernement pour le prochain quinquennat. Volt s'interroge sur l'ambition de la majorité et sa volonté d'avancer réellement sur les sujets urgents et regrette l'absence de la dimension européenne dans le discours d’un gouvernement, qui se vante d'être “pro-européen”.
Volt dénonce également les partis de NUPES qui, à la lumière de l'extrême droite qui tente de se présenter comme un acteur démocratique, ont déposé dans une journée une motion de censure, se sont positionnés contre le vote électronique dans les circonscriptions étrangères et ont eu l'audace d'organiser un spectacle de devant l'assemblée. À un moment où la France a besoin de courage et de volonté, nous manquons cruellement d'un mouvement de gauche qui ne recourt pas à la clownerie comme principal moyen de s'engager dans le discours politique.
Pas assez de solutions pour une démocratie malade
Élisabeth Borne a reconnu qu'au vu de l'abstention record, notre démocratie est malade. Cependant, elle n'a fait pas de propositions pour améliorer la situation : le scrutin proportionnel, le bulletin unique, le droit de vote des Européens, le vote à distance ou électronique en France métropolitaine - il existe de nombreuses façons pour redynamiser une démocratie et donner aux électeurs et aux électrices des raisons et des moyens d'exprimer leur vote. Rien n'a été proposé. Le gouvernement a également raté l'occasion de montrer son esprit européen en ne mentionnant pas les propositions faites en mars 2022 par la Commission européenne des affaires constitutionnelles pour harmoniser les élections européennes et introduire des listes transnationales. Est-ce que le pan-européanisme s'est arrêté avec la fin de la présidence française du conseil de l'union européenne ?
Notre démocratie ne peut pas progresser si nous ne nous penchons pas sur ses lacunes. Dans l'indice mondial de la démocratie pour 2022 qui vient d'être publié, la France continue à juste titre d'être une démocratie défaillante.
Mme Borne a souligné la volonté du gouvernement de réintroduire le mot "compromis" dans notre vie politique, mais il faut aussi faire attention avec qui ces compromis sont faits. Avec une responsabilité partagée pour avoir démantelé le front républicain, la majorité doit trouver ses alliés sans recourir à des compromis avec les extrémistes. Là encore, un regard vers nos voisins européens peut montrer des moyens de tenir ces extrêmes à distance, notamment en s’appropriant de leurs sujets principaux. Le gouvernement allemand a par exemple consacré beaucoup d'efforts à la dédiabolisation de la migration, en se concentrant sur l'intégration et l'éducation, tandis que Mme Borne et la majorité promettent des forces frontalières et une lutte contre la migration - au niveau national - en continuant ainsi à empêcher de trouver une solution indispensable au niveau européen.
Investir au lieu de dépenser pour le pouvoir d'achat
Le pouvoir d'achat est une préoccupation majeure et notre gouvernement a fait beaucoup d'efforts pour contenir l'inflation. Cependant, ces dépenses publiques, par exemple pour maintenir les prix du gaz à des niveaux raisonnables, devront être récupérées à terme et la Première Ministre a déjà souligné que la France devra réduire sa dette à partir de 2026 pour atteindre ses objectifs et ne pas dépasser les 3% du PIB en 2027. Au lieu de dépenser uniquement pour stabiliser les prix, d'autres pays en Europe essaient d'utiliser l'argent public en prévoyant des solutions au long-terme. Par exemple, l'Allemagne a vendu en juin plus de 21 millions de billets à 9 euros qui donnent libre accès à tous les transports publics et trains régionaux pendant un mois pour inciter à utiliser les transports plutôt que d’acheter de l’essence, tandis que l'Autriche distribue des chèques en fonction des besoins individuels des ménages afin de soutenir en priorité les personnes les plus démunies et les plus dépendantes du gaz. Les années à venir nécessiteront une réduction significative de l'utilisation de l'énergie et de la consommation. Les dépenses du gouvernement pour lutter contre l'inflation devraient donc aussi contribuer à nous mettre sur une trajectoire plus durable tout en protégeant les plus faibles, plutôt que de simplement geler des prix.
Dans le même ordre d'idées, nous saluons la suppression de la redevance audiovisuelle, mais rappelons à notre gouvernement qu'une démocratie saine a aussi besoin de médias indépendants. Nous avons vu le pouvoir que les conglomérats de médias peuvent exercer aux États-Unis et au Royaume-Uni. La France n'est pas loin derrière et veiller à l'indépendance des médias au niveau national et européen doit être une priorité pour tout gouvernement qui souhaite sérieusement améliorer l'état de la démocratie.
L’avenir du travail ?
Le gouvernement se félicite à juste titre de gérer le pays sur des chiffres de chômage relativement bas. Mais nous sommes loin des "bonnes" conditions de travail envisagées par Mme Borne, qui doivent inclure une rémunération permettant de vivre décemment d'un travail effectué. Nous sommes également encore loin de l'égalité salariale entre les femmes et les hommes. De plus, il n'a y aucune réglementation nationale pour le travail à domicile, les travailleurs et travailleuses de la "gig economy" restent sans aucune sécurité sociale, ni de travail et devront faire face à un appauvrissement qui sera une charge future pour les collectivités, et les travailleurs ne sont malheureusement toujours pas représentés au sein des conseils d'administration des entreprises, décision qui a montré des effets positifs sur l'égalité, la compétitivité et la rentabilité des entreprises. Nous ne croyons pas non plus au travail forcé comme suggéré par le gouvernement pour les bénéficiaires du RSA et préférons récompenser le travail volontaire dans les associations. Dans ce contexte, le rebranding de Pôle Emploi en "France Travail" évoque également des images nationalistes d’un travail forcé d'un passé qui ne doit pas avoir de place en France d'aujourd'hui.
Un système de retraite durable
Volt est d'accord sur la nécessité de réformer notre système de retraite vers un système unique dont l'âge de la retraite suit la moyenne européenne (64,2 ans pour les hommes, 63,5 ans pour les femmes). Nous demandons par ailleurs que toute réforme fasse la distinction entre les professions physiquement et mentalement pénibles qui peuvent prendre leur retraite plus tôt, que les pensions incluent des indexations en fonction de l'inflation, d'inclure une compensation pour l'éducation des enfants et la prise en charge des personnes âgées, ainsi qu'une période de transition pour compenser les inégalités du système actuel, comme dans la rémunération des enseignants.
Une écologie de quel progrès ?
Volt est extrêmement déçu du programme écologique du gouvernement, de son manque de renouveau et d'ambition. Alors que le Président Macron annonçait que la Première Ministre serait aussi chargée de la planification écologique, nous n’avons pas trouvé de planification dans son discours. Il ne suffit plus de répéter les objectifs de 2050 alors que le temps presse pour les atteindre. Pourquoi organiser une nouvelle concertation après avoir ignoré une grande partie des demandes de la convention citoyenne pour le climat lors du dernier quinquennat ? Au lieu de prendre des mesures audacieuses, la majorité veut-elle cacher sa responsabilité derrière une nouvelle concertation ? La nationalisation d'EDF dont l'État détient déjà 84 % est un sauvetage pour faire peser sur les dos du public le poids de la transition énergétique et le coût important du traitement des déchets nucléaires ? Oui, les chemins de fer doivent être l'épine dorsale du transport, mais où sont les investissements similaires aux 80 milliards d'euros que l'Allemagne va investir dans son infrastructure ferroviaire ? Oui, nous devons recycler, mais pourquoi sommes-nous l'un des rares pays en Europe à ne pas avoir de système de consigne pour les emballages en plastique et en verre et pourquoi notre secteur de la construction produit-il tellement plus de déchets que dans les autres pays de l'UE ? Où sont les mesures visant à inciter notre économie à réduire son empreinte environnementale et à lui demander des comptes ? Les énergies renouvelables ? Le vote pour exclure le gaz de la taxonomie verte ? Les néonicotinoïdes ? Une agriculture durable capable de nourrir notre population ? L'accélération du rythme de rénovation de notre parc immobilier pour répondre aux attentes ? Des mesures pour atténuer les effets du changement climatique en France et en Outre-Mer ? Pour protéger nos côtes ? Pour assurer la disponibilité de l'eau douce ? La mission du gouvernement devrait être d’éviter la prochaine “extinction" dont nous ferons partie, non pas de l'administrer.
Des billets gratuits pour les musées pour la jeunesse ?
Volt salue l’ambition de faire de la jeunesse un sujet clé du prochain quinquennat, inspiré d'Ursula von der Leyen qui a fait une déclaration similaire lors de son dernier discours sur l’état de l'Union européenne. Les places d'accueil pour les enfants aux crèches et l'accompagnement des mono-parents font cruellement défaut en France. Cependant, nous ne pensons pas qu'un accès plus facile à la culture sera la solution magique, qui donnera à notre jeunesse la certitude que ses attentes et son avenir jouent un rôle dans les principales préoccupations du gouvernement. Outre la sauvegarde de la planète sur laquelle nos jeunes devraient un jour vivre, notre système éducatif a besoin d'une refonte, tant en ce qui concerne la valorisation et la formation de notre corps éducatif que pour donner à chacun l'éducation gratuite et les chances de réussir dans la vie. Pour Volt, cela doit inclure par exemple l'harmonisation de l'enseignement scolaire au niveau européen, de sorte qu'un baccalauréat français permette d'étudier partout en Europe (et vice-versa) et l'abandon des prêts étudiants au profit d'un système comme pour financer les études ou les programmes d'emploi - l'équivalent d'un revenu minimum comme incitation à étudier ou à apprendre un métier. Enfin, nous pensons également qu'un Service National Universel doit rester volontaire et nous croyons que l’esprit républicain passe aussi par la rémunération des jeunes pour leur engagement dans des associations civiles afin des les réconcilier avec la sphère politique, par un meilleur accès à l'éducation et par une meilleure participation à la démocratie avec un élargissement du droit de vote à 16 ans.
Les services de santé avec la Covid
Les plans sur la santé vont dans la bonne direction. Nous avons besoin de plus de personnel pour être prêts à gérer les futures vagues de Covid ou d’autres épidémies qui seront inévitables. Une grande partie de notre secteur de la santé est épuisée et envisage de changer de profession - la Grande Démission se produit également ici en France. Mais compenser la perte de personnel ne dispense pas le gouvernement d'intensifier ses efforts pour gérer non seulement la Covid mais aussi les soins de santé en général. Volt pense que nous avons besoin d'un Ségur permanent : notre secteur médical est en pleine évolution et nous avons besoin d’une approche véritablement coordonnée pour décider de la direction à prendre. La prévention est un objectif clé pour Volt également, mais ce discours manque cruellement de propositions plus concrètes sur la manière dont la qualité de l'air, le logement et les conditions de vie seront améliorés. Cela sera-t-il géré de manière centralisée, comme le nombre de médecins à prévoir pour notre système (ou non) ? Comment voulons-nous donner à nos aînés la capacité de rester indépendants ?
Nous reconnaissons le changement de position en ce qui concerne la déconjugalisation de l'allocation aux adultes handicapés, mais si l'on considère que notre Assemblée nationale n'est même pas accessible aux fauteuils roulants, nous avons négligé depuis longtemps l'accessibilité et une société vraiment égale. Vu le retard pris, nous attendons beaucoup plus de propositions.
La décentralisation jacobine
Nous sommes par ailleurs surpris que la décentralisation dans ce quinquennat se réduise à donner plus de pouvoir aux élus locaux. En plus de ne pas préciser comment cela va se faire, la façon jacobine de gouverner le pays n'a, à maintes reprises, pas été à la hauteur des besoins . Nous avons créé des régions bureaucratiques avec des conseils régionaux sans les compétences pour devenir des acteurs politiques importants. Nous élisons nos présidents, nos assemblées, nos conseils régionaux et départementaux et nos maires, mais pas les présidents d'intercommunalités et d'EPCIs qui exercent un pouvoir énorme sans avoir de véritables comptes à rendre. Nous comptons 36 000 communes en France, soit près de 40 % des unités administratives locales de toute l'Europe, et alors qu'elles sont toutes en plein dématérialisation, le gouvernement est loin de proposer des réformes significatives pour faire évoluer l’ administration publique et l’adapter à la réalité du terrain. Les sujets ne manquent pas - de la préservation de nos identités et cultures régionales à l'instauration d'une véritable subsidiarité au niveau national - qui bénéficieraient d'un gouvernement prêt à aller de l'avant dans les réformes, dans la démocratisation et dans une véritable décentralisation de notre administration publique. Au lieu de cela, avec la suppression de la taxe d'habitation, les communes sont privées de leur principal revenu et dépendent des paiements compensatoires de Paris. Volt regrette donc que notre gouvernement prêche la décentralisation, mais pratique en fait une plus grande centralisation des pouvoirs. Si l'on considère les régions laissées pour compte et leurs intentions de vote, il est essentiel que nous disposions d'un programme politique adapté non seulement aux métropoles, mais aussi aux régions rurales.
L'insécurité permet de rester au pouvoir
Nous approuvons l'augmentation des effectifs de la gendarmerie et des forces de sécurité, dont les effectifs ont été réduits pendant de nombreuses années, ainsi qu'à l'augmentation du personnel judiciaire. Avec 11 juges et 3 procureurs (avec une moyenne européenne de respectivement 22 et 13) pour 100 000 citoyens et citoyennes, le système judiciaire français manque lourdement de personnel. Il est urgent d'accroître la confiance dans la capacité de nos systèmes juridiques - mais la confiance n'est pas équivalente à la sécurité ; pour Volt, la sécurité ne se mesure pas en caméras et en armes lourdes, mais par la présence sur le terrain : qu'il s'agisse de réintroduire des îlotiers pour être présents dans les quartiers et banlieues, de financer l'installation de bureaux d'ordre public pour décharger les polices municipales, ou d’introduire un véritable plan national de lutte contre les violences faites aux femmes, nous avons besoin de plus de présence et de personnel mieux formé pour répondre aux besoins actuels. Il s’agit de qualité, non pas de quantité.
La souveraineté nationale sans Europe ?
Nous comprenons que Renaissance est désormais un parti qui avance des propositions historiquement de droite, mais nous pensons que la France doit relever le défi de la souveraineté avec ses partenaires européens, et non que la réduction de l'impôt sur les sociétés augmentera significativement la souveraineté. C'est la capacité de notre industrie à investir et à innover et la sagacité de nos gouvernements à encourager les investissements et à les orienter dans la direction souhaitée, qui conduira finalement aux produits et aux emplois dont nous avons besoin pour travailler à notre autonomie. Si nous jugeons l'ambition du gouvernement à l'aune de notre politique industrielle numérique actuelle, qui favorise ouvertement les fournisseurs de technologie américains au détriment de nos industriels français et européens, nous remettons également en question la sincérité de nos efforts pour devenir souverains.
Pour aller plus loin, la France est l'une des premières forces de défense en Europe, mais même après des affaires comme le fiasco d’AUKUS et la guerre actuelle en Ukraine, qui appellent à plus d'intégration en matière de défense au niveau européen, nous parlons toujours du rôle militaire français dans le monde, plutôt que de mettre tout notre poids dans la construction d’une armée européenne dont nous avons tant besoin aujourd'hui. Nous regrettons donc, que notre gouvernement ne soit pas à la hauteur de ses propres paroles au niveau européen, faisant de la souveraineté un sujet national comme si l'Europe n'existait pas.
Et l’égalité ?
Dans un moment historique pour les droits des femmes, ce sujet est, encore une fois, le grand absent des priorités du gouvernement. L'inscription de l'IVG dans la constitution française est un sujet porté par plusieurs partis et pourrait servir comme premier exemple comment trouver une majorité à l'assemblée nationale en ouvrant également la perspective de se distinguer par des politiques visant une véritable égalité, que ce soit entre les femmes et les hommes ou pour la communauté LGBTIQA+. La France et l'Europe ont besoin de pays qui donnent la direction pour des sociétés égales et libres et nous sommes inquiets de voir le gouvernement gaspiller encore une opportunité de prendre position pour l'égalité des droits.
Une bande-annonce pour le quinquennat ?
Nous reconnaissons que le discours de la Première Ministre ne peut pas couvrir ni tous les sujets, ni le faire en profondeur. Cependant, comme dans une bande-annonce, nous attendions un discours inspirant sur l'avenir. Un discours, sur les points forts au centre du travail du quinquennat. Compte tenu des défis à relever, cette "bande-annonce" a relevé très peu de sujets d'enthousiasme, peu de raisons de croire que ce film sera satisfaisant, d'espérer que les spectateurs et spectatrices deviennent des acteurs et actrices grâce à des compromis et de finir par applaudir et voter aux prochaines élections. Nous pensons que la France a besoin de plus et que le gouvernement a la responsabilité de tenir ses nombreuses promesses, qu'il s'agisse de l'intégration européenne, de la lutte contre le changement climatique ou de la prise en compte des besoins de chacun dans notre société, des jeunes aux personnes âgées, des riches aux pauvres, des femmes aux hommes et de la gauche à la droite.
Nous ne perdons pas l’espoir d’être positivement surpris par le travail du futur gouvernement, mais nous nous préparons également à être une alternative plus ambitieuse, plus progressiste, plus écologique et plus européenne lors des prochaines élections.
À propos de Volt
En tant que premier véritable parti paneuropéen, Volt s'engage à réformer l'Union européenne et à répondre aux défis de nos jours de manière coordonnée au niveau européen. La vision de Volt : une Europe progressiste avec une société inclusive, une économie qui protège le climat, un système éducatif adaptable et une numérisation autodéterminée.
Volt est convaincu que seule une participation démocratique de tous les citoyens et toutes les citoyennes européens nous préparera à un avenir durable, économiquement fort et socialement juste. Voilà pourquoi Volt agit à tous les niveaux - du local à l'européen, en tant que mouvement et parti. Le mouvement donne à toutes et à tous une voix et la possibilité de s'engager politiquement à partir de la société. Aujourd'hui, Volt est présent dans toute l'Europe : des milliers de personnes de tous âges et de toutes professions s'engagent dans 30 pays européens avec des équipes dans des centaines de villes.
Contact
Sven Franck - Co-président de Volt France
Mail : sven.franck@volteuropa.org
Fabiola Conti - Co-Présidente de Volt France
Mail : fabiola.conti@volteuropa.org
Eric Galera - Responsable des relations presse
Mail : eric.galera@volteuropa.org
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