Une Europe des têtes ? Et des cœurs ?
Une Europe des têtes ? Et des cœurs ?

Ce week-end le congrès annuel de la Fédération des associations franco-allemandes de jumelage s’est tenu à Dortmund. Le leitmotiv de cette année : "L'Europe dans la tête et dans le cœur" ne pourrait pas être plus actuel au vu du report à la dernière minute du sommet entre les gouvernements français et allemand et la visite à brève échéance d'Olaf Scholz à Emmanuel Macron pour apaiser les tensions. Officiellement, on invoque des problèmes de calendrier, mais la véritable raison de la dissonance franco-allemande provient de positions différentes sur des thèmes essentiels et communs. La position de la France sur le gazoduc MidCat, qui pourrait acheminer du gaz de la péninsule ibérique vers l'Allemagne et l'Europe, provoque des bouleversements du côté allemand, tandis que le comportement unilatéral de l'Allemagne et son plan de sauvetage visant à plafonner les prix du gaz suscitent des remous en France. Dans le contexte de la guerre en Ukraine et de l'hiver aux portes de l'Europe, nous ne devons pas oublier que l'Europe est un projet de coopération et de concertation - dans nos têtes et dans nos cœurs. Ces deux éléments garantissent la paix et la stabilité et permettent le développement économique et la prospérité. Faire passer les intérêts nationaux au premier plan dans une crise commune va à l'encontre de l'idée européenne et constitue un maigre gage au vu des promesses régulières des deux pays de promouvoir l'intégration européenne.
Relier l'europe
L'Union européenne est une affaire complexe, mais l'idée de base est simple : les liens et la concertation garantissent la paix. Qu'il s'agisse de recherche européenne commune ou de projets de développement transfrontaliers, d'Interrail pour découvrir d'autres pays, d'Erasmus pour créer des amitiés à travers le continent ou de jumelages entre les villes, le principe européen est celui des liens transnationaux. La prise de conscience de nos similarités ainsi que de nos différences permet de faire tomber les préjugés et d'ouvrir de nouvelles perspectives. Les liens transnationaux forment le tissu social à partir duquel un sentiment européen et une identité européenne peuvent se développer à long terme. Ce serait une Europe des "cœurs" à côté de l'Europe actuelle des "têtes". Et au moment où nous avons besoin de toute urgence de plus de "cœurs" européens dans toutes les strates de la population, la France et l'Allemagne jouent aux fortes "tetes" au lieu de penser la réussite du projet européen. Ce jeu est à sommes nulles.
Nous sommes tous perdants si nous ne travaillons pas ensemble
La France et l'Allemagne sont des membres fondateurs du projet européen. Les deux pays ont des relations bilatérales bien établies, comme le traité de coopération franco-allemand d'Aix-la-Chapelle, qui encourage la coopération dans divers domaines, de la défense commune à la culture. Que ce soit au niveau bilatéral ou sur le plan européen, c'est par la coopération que nous développons le projet européen. En période de prospérité, la coopération est facile. En temps de crise, la coopération devient indispensable. Il faut des têtes qui pensent européen au lieu de faire passer l'intérêt national à court terme avant tout. Aucun pays n'a à lui seul les capacités militaires pour se défendre. Aucun pays ne peut ériger des frontières pour arrêter le changement climatique. Et aucun pays ne peut s'attendre à ce que le projet européen réussisse sans la solidarité de surmonter ensemble l'hiver à venir. Nous payons déjà le prix de notre manque de pensée européenne, par exemple en Italie, qui a dû gérer seule la migration vers l'Europe pendant 20 ans. Combien d'Europe sommes-nous prêts à sacrifier si nous laissons les États membres se débrouiller seuls cet hiver ? La France et l'Allemagne peuvent poser les jalons d'une Europe plus forte et unie dans les mois à venir - non pas en montrant leur dissonance, mais en faisant preuve de responsabilité et de solidarité au-delà de leurs propres frontières nationales.
Le thème du congrès ne pouvait pas être plus approprié. Aujourd'hui plus que jamais, nous avons besoin de " têtes " qui pensent et travaillent ensemble de manière européenne, afin que nous ayons toutes et tous la chance de développer les "cœurs" européens, dont notre continent a tant besoin.
À propos de Volt
En tant que premier véritable parti paneuropéen, Volt s'engage à réformer l'Union européenne et à répondre aux défis de nos jours de manière coordonnée au niveau européen. La vision de Volt : une Europe progressiste avec une société inclusive, une économie qui protège le climat, un système éducatif adaptable et une numérisation autodéterminée.
Volt est convaincu que seule une participation démocratique de tous les citoyens et toutes les citoyennes européens nous préparera à un avenir durable, économiquement fort et socialement juste. Voilà pourquoi Volt agit à tous les niveaux - du local à l'européen, en tant que mouvement et parti. Le mouvement donne à toutes et à tous une voix et la possibilité de s'engager politiquement à partir de la société. Aujourd'hui, Volt est présent dans toute l'Europe : des milliers de personnes de tous âges et de toutes professions s'engagent dans 30 pays européens avec des équipes dans des centaines de villes.
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Sven Franck - Co-président Volt France
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Photo par le German Council on Foreign Relation