In-Sécurité Globale : Quand la violence policière est facilitée par l’Etat

Paris, le 27 novembre 2020

Alors que le ministre Gérald Darmanin réclame de flouter les visages des officiers de police sur les photos et vidéos, Volt France ne peut tout simplement pas soutenir la «loi de sécurité globale». La législation prétend «protéger ceux qui nous protègent» en habilitant les forces de l'ordre. Cependant, cela n’apportera pas la sécurité et ne garantira pas l’état de droit. En fait, cela pourrait bien faire le contraire.

Même si la loi autorise l'utilisation d'enregistrements non floutés devant les tribunaux, la diffusion publique d'images en dehors de ces procédures sera pénalisée. Cela va à l'encontre de la liberté journalistique et compromettrait la capacité de tenir les agents responsables. Ainsi, ceux qui dépasseraient les limites de leur profession d'application de la loi se trouveront encouragés.

Les forces de l'ordre ont le droit d'être et de se sentir en sécurité dans l'exercice de leurs fonctions. Menacer de soumettre une personne physique à un crime est déjà puni par le Code pénal. Les amendes sont substantielles, et si vous menacez de mort quelqu'un, l'amende peut atteindre 45 000 euros. Ces lois doivent être appliquées, et sont certainement applicables aux officiers de police dans l'exercice de leurs fonctions, si une personne essaie de faire peur aux forces de l'ordre pour les soumettre.

Dans le même temps, les citoyens ont un droit indéniable de surveiller leurs gardiens. C'est là que cette loi échoue. Le règlement n'assurera pas la sécurité des agents qui nous protègent. Cependant, il limitera la capacité du public de s’assurer que les agents de la force publique nous protègent réellement.

Volt n'est pas seul ici. La Cour européenne des droits de l'homme a condamné la France pour violation du droit à la vie par des violence policières. Avec de telles critiques sur la table, ce n'est certainement pas le moment d'anonymiser ceux dont le devoir est en effet de protéger les citoyens. L’Europe et la France critiquent les gouvernements de la Hongrie et de la Pologne pour leur manque de respect pour l’Etat de droit. Ce n’est pas non plus le moment de leur donner des excuses. 

La société est bâtie sur la confiance et la sécurité. Pour construire cela, Volt France propose la mise en place d'une brigade d’application du droit, similaire à la Ordnungsbehörde Allemande. Cette unité servirait la communauté sans porter d'armes et serait chargée de construire des ponts avec la population locale. Cela aiderait à désamorcer les tensions avant que des forces de l'ordre supplémentaires ne doivent jamais être appelées.

Les responsables de l'application de la loi et les journalistes doivent être autorisés à exercer leurs fonctions respectives dans le respect de l'État de droit. Ces mesures n'apporteront que peu ou pas de sécurité supplémentaire aux officiers dans l'exercice de leurs fonctions, mais au contraire séviront contre la liberté de la presse. Ce n'est pas proportionné et ce n'est pas juste.

À propos de Volt

Volt est un mouvement européen, né après le vote du Brexit, qui est présent dans 29 pays de l’Europe, avec des partis politiques établis dans 15 pays. Les pays partagent les mêmes valeurs et l’objectif est de créer une manière différente de faire de la politique, en donnant à chacun une voix et en travaillant au-delà des frontières sur un projet progressiste visant à plus de démocratie participative, plus d’écologie et plus de solidarité entre pays européens. Volt France est le chapitre français de Volt Europe organisée sous la forme d’une association de loi 1901.

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Robin Fontaine - Relation Presse, Volt Europa
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Charles Evain - President, Volt France
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